Ce livre « Message d’une sage femme pour une naissance libre de Ariane Seccia Boulanger » m’a ouvert les yeux sur l’importance de la relation entre le bébé et les parents dès les premiers instants de vie… et donc dès la grossesse..
Voici ci dessous un résumé du livre que je vous présente:
Avant de parler des différentes peurs que peut ressentir la maman en devenir, je vais parler de cette loi d’amour et non amour que l’enfant peut subir. Si l’enfant dans son ressenti même si cela est faux se sent « non aimé » pour de multiples raisons (sexe désiré, questionnement sur l’IVG), le fœtus fonctionne en mode « j’ai » c’est à dire « remplis moi, aime moi, donne moi pour que j’existe »; L’enfant ne développe pas ce magnifique petit trésor en lui et se perçoit comme une coquille vide. Si au contraire le fœtus se sent aimé, il fonctionne en mode « je suis », il développe ainsi son réel potentiel et s’affirme; Ces deux lois perdurent dans le temps si on ne donne pas l’opportunité à l’enfant d’en prendre conscience. Le lien d’amour unissant l’enfant aux parents est donc sacré dès sa conception, c’est le plus grand des guérisseurs.
Ariane parle aussi du projet sens, cette période qui couvre les 9 mois avant la conception, la grossesse et les 18 mois après la naissance. L’enfant arrive toujours avec une projection, un sens à sa vie relevant du conscient ou de l’inconscient. Pendant cette période, l’enfant engramme les ressentis douloureux de ceux qui l’entourent.
Je vais expliquer les différentes peurs que peut éprouver une femme enceinte:
La première est celle d’être rejetée, une des blessures humaines les plus profondes.
La maman en devenir ne peut rejoindre ses capacités tant que les peurs habitent la sphère du cœur. La grossesse met le cerveau en alerte, réveille des mémoires douloureuses enfouies en rapport avec le bébé, qui il est, sa place dans la fratrie. Le vécu de la propre naissance de la maman en devenir peut être réactivé, rappelé par le fœtus. Les bébés dont les mamans ont travaillé sur elles pendant leurs grossesses sont des enfants beaucoup plus sereins et libérés. Un travail sur les peurs peut être réalisé après les 3 premiers mois de grossesse.
Ariane insiste sur le fait de « faire de son mieux dans le respect de soi même avec les cartes de l’instant, le reste appartient à l’univers ». En effet, la peur d’être une mauvaise mère peut revenir fréquemment, ainsi que la peur de l’abandon. Des mémoires d’ancêtres, à la maman que nous avons eu et qui a échoué dans sa mission, retenir que l’essentiel est de faire de son mieux dans l’instant présent, ne pas se juger, vivre dans l’amour.
La peur d’avoir un enfant anormal pose le problème de responsabilité et culpabilité. Prendre cette fameuse décision de garder oui ou non un enfant s’il est trisomique..Faire de multiples tests de dépistage pour vérifier si on garde ou non l’enfant, est ce la voie du cœur? Partager ces craintes avec le bébé et vivre avec lui pleinement ces tests sera bénéfique pour lui; Car elles sont légitimes, et le bébé le ressent…La communication à propos de tout ce qui se passe avec ce petit être est primordiale à ce stade (ex : amniocentèse ou il faut tout expliquer au bébé avant de s’y rendre). Ariane préconise beaucoup de visualisations à faire pendant la grossesse afin de répondre aux peurs de la césarienne (protocole de visualisation d’un accouchement par voie haute).
Enfin, cette peur du pouvoir et de hyper médicalisation dans laquelle il faut avoir ce pouvoir de remettre en question le protocole standard avec de manière générale la péridurale proposée à chaque fois. Accoucher sans péridurale permet de reprendre sa puissance, de se rencontrer soi, projeter l’enfant dans « je suis capable de le faire sans », se connecter complètement avec l’enfant au rythme des contractions. Ariane parle justement de cette peur de souffrir dans une société ou l’on associe souvent l’accouchement à la douleur ; Utiliser davantage cette douleur qui est bien sûr très présente mais comme un catalyseur , un révélateur de « je suis capable « d’aller au bout avec mon enfant. Puis aussi, cette notion d’espace dans laquelle la femme doit prendre ce rôle de mère qui fait émerger de nouvelles peurs telles que la peur de ne plus exister, de perdre le contrôle; Ici Se pose toute la limite entre la mère sacrifice qui consacre sa vie à son enfant et la bonne mère qui fait de son mieux à l’instant présent. Il est aussi important de bien s’entourer pendant la grossesse et de ne pas écouter ces personnes toxiques qui amènent des peurs qui leurs appartiennent. Faire barrage et savoir dire non protège l’enfant et la maman en devenir. Le papa et la maman sont de véritables temples du cœur de l’enfant qui peuvent le protéger déjà in utéro de tellement de choses.
Le toucher du cœur avec l’haptonomie approfondit cet amour avec l’enfant. Le papa est l’ange gardien de ce temple, mais aussi le bouclier du cœur, la maman ouvre les portes, accueille, l’enfant est le force de la vie, quelle belle triade !
Ce qu’il faut retenir est que nous sommes tous criblés de projets sens – de fausses lois du mental et de stratégie de survie puissantes; En prendre conscience dans le respect de soi, faire de son mieux est la voie de la guérison de toutes ces peurs;
Si la maman en devenir éprouve quelque chose de difficile pendant sa grossesse (problème santé, peur), ne pas tomber dans le piège de la «victimisation» mais se poser la question: Y a t-il quelque chose à comprendre? Les pathologies sont des messages codés, rien n’arrive au hasard. Enceinte, il est fortement possible de retrouver des mémoires émotionnelles du passée et rejouer la petite fille sous la souveraineté de ces parents si tel a été le cas. Vigilance quand à ce rôle car cela peut devenir une faille face au pouvoir médical qui peut imposer ses choix pour l’accouchement et la maman ne sera plus souveraine de la situation.
Retenir que si il n’y a plus de peur, il n’y a plus de souffrances.
Même si elles ne le conscientisent pas toujours vraiment, de très nombreuses futures mères portent en elles de lourdes peurs et parfois même une grande souffrance.
Mais même si le mal-être est là et les perturbe énormément, pour la plupart, elles refusent de faire le pas vers une thérapie qu’elles jugent inopportune.
Pourtant, le travail sur les peurs est fondamental. L’enjeu est majeur. Le lien entre l’accompagnement des parents lors de stress ou de difficultés psychologiques en périnatal et leur santé (ou celle de leurs enfants) a été clairement mis en évidence. De nombreuses études scientifiques l’établissent. Les stress peuvent aussi se transmettre à l’enfant et orienter sa vie vers un mode de fonctionnement non-libéré. Bien différencier deux accouchements, ça ne sera jamais le même. Se libérer des peurs d’un accouchement pour vivre le suivant plus sereinement et ainsi accueillir ce nouvel enfant dans la paix. Les angoisses de la femme enceinte sont normales. La grossesse vient réveiller des peurs particulières pendant laquelle la femme en devenir se connecte à une nouvelle partie d’elle qu’elle ne connaît pas. Le papa en devenir vit aussi des angoisses qu’il peut être intéressant de travailler. Les femmes en devenir peuvent aussi se transmettre des peurs entre elles (angoisse de la fausse couche vécue par une autre maman). Dans ce contexte, la protection, la coque psychique est très importante pour soi et le bébé. Les femmes sont plus stressés qu’avant car elles sont trop informées de tout ce qui peut se passer. Vigilance aux angoisses contagieuses qui peuvent être accueillies de manière différente en fonction de la sensibilité de la femme. Chaque parcours de femme est unique (fausse couche, césarienne, hémorragie). Il convient absolument de se protéger de l’extérieur, de calmer son mental par de multiples outils (yoga, balade en forêt).La Grossesse est un passage psychique important pour la femme enceinte car il conditionne sa relation à l’enfant et donc la vie d’adulte de ce dernier.
Une étude que j’ai pu lire a fait le lien entre des situations obstétricales difficiles (forceps..) et la violence chez l’enfant devenu adulte. Françoise Dolto dit d’ailleurs qu’il faut trois générations pour qu’une psychose s’installe. La grossesse est une mutation psychique profonde que va vivre pendant neuf mois la future mère qui va avoir un nouveau rôle : le devenir mère de cet enfant là. Et ce n’est en aucun cas le travail exclusif d’une première grossesse mais de chaque grossesse car chaque enfant quelque soit son rang apportera quelque chose de nouveau à cette mère en devenir. Pour se construire, la future mère va utiliser ses « patterns », son modèle éducationnel avec sa mère, son père. Cela implique de réveiller son inconscient de petite fille. Elle va donc soit s’opposer à ce qu’elle a appris, réparer, reproduire ou innover. Elle va parfois profondément remettre en cause ce modèle pour créer son modèle à elle. Chercher son positionnement peut être un passage psychique anxiogène. Il s’agit ici d’une remontée de l’inconscient dans le conscient. Ici, les souvenirs d’enfance peuvent émerger. Des conflits intérieurs avec cette ambivalence de devenir mère et de ne plus devenir mère. L’émotion peut être instable renforcée par l’imprégnation hormonale importante en cette période. Winicott parle de « transparence psychique ». On emploie ici le terme de maternalité (maternel, maternité et natalité) qui définie la crise de la grossesse favorisée par le vécu de chocs anciens. C’est une période importante ou la future mère a l’opportunité de se soigner, de réparer ses blessures du passé pour vivre mieux et transmettre le meilleur à son enfant. On parle de crise organisatrice si elle est bien accompagnée et contenue par un professionnelle et l’entourage familial. Faire preuve de résilience illustre une discontinuité par rapport à des actes subies. Généralement une enfance difficile entraîne souvent une grossesse psychique difficile mais ce n’est pas une évidence. Pour rappel, l’inconscient est la partie immergée de l’iceberg, celle que l’on ne voit pas, cette partie refoulée, oubliée, car parfois trop douloureuse.La grossesse primipare est un grand passage psychique transformant la fille du parent à parent. Plus cela se fait tôt, plus c’est facile car cela suit un processus logique de transformation qui a début à l’adolescence : il s’agit de la continuité de ce processus.Très souvent, les conflits mère/fille resurgissent pendant la grossesse car cela vient réactiver les mémoires de l’enfance. Une tentative de dés-identification a parfois lieu pour vraiment prendre ce rôle de mère en devenir à 100 %. Attendre un enfant nous ramène toujours à notre mère, la référence première. Attendre une fille peut ramener l’inconscient aux interactions avec les filles de la famille. Attendre un garçon interpelle la relation avec le père et les frères. L’inconscient implique aussi le vécu des grands parents et des arrières grands parents qui transmettent quelque chose à la descendance (psychogénéalogie).A savoir que le regroupement autour de la future mère de ses grands mères, sœurs est infiniment « contenant ». Les anciens montrent la voie dans ces familles harmonieuses, c’est une véritable transmission de femme à femme. L’éclatement géographique et structural des familles ne va dans ce sens, et crée inquiétude, isolement et stress. Les différentes peurs personnelles liées à l’histoire, archaïques (suis je capable de faire un enfant normal ?, peur de mourir en couches comme autrefois, peurs collectives influencées par les médias, peurs pendant le suivi de la grossesse (clarté nuquale, triple test) créent une somatisation chez la femme enceinte et sont très toxiques chez elle. C’est autant dramatique que le bébé accompagne aussi cette somatisation et donc le lien d’attachement est fragilisé. La grossesse est un remaniement psychique important mais si ce dernier est bien accompagné, il peut être un véritable facteur de la croissance pour la maman de devenir qui viendra transmuter les schémas négatifs de son passer.